Documentaire Arte
VF 1993
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http://www.megaupload.com/?f=M1PSVTPGDébutant en première division quelques jours avant ses seize ans, Maradona fit ses premières armes avec les "cebollitas" ("les petits oignons"), l'équipe de jeune d'Argentinos Juniors. Ricardo Caruso Lombardi, ancien joueur et actuel entraîneur de Tigre, se rappelle de son match contre une formation qui resta invaincue 136 rencontres d'affilée. "On participait au tournoi Evita qui rassemblait les meilleures équipes de jeunes d'Argentine. On s'est retrouvé face à Maradona, qui était déjà une légende dans tout le pays. A la fin de la première mi-temps, on gagnait 1-0 et on se voyait déjà liquider les fameux cebollitas. Quinze minutes après, ils nous en avaient passés six! On se prenait une volée terrible. Puis Maradona s'est mis à dribbler tout le monde mais à balancer à chaque fois la balle au-dessus de la transversale. Nous, on ne comprenait rien : tout d'un coup, il n'en mettait plus une dedans. En fait, derrière les cages, il y avait un nid d'oiseau suspendu dans un arbre. Diego avait parié qu'il le ferait tomber. A quinze ans, c'était déjà un monstre. Un monstre. Jamais je n'ai vu quelqu'un réaliser ce que Maradona pouvait faire avec la balle."
Champion du monde 1986 au Mexique, finaliste 1990 en Italie, Maradona s'est façonné un palmarès sur la scène internationale. Le journaliste Didier Roustan était présent au Mondial espagnol en 1982 où le monde découvrait El Pibe de Oro. "Maradona venait de signer à Barcelone et tout le monde en Europe entendait parler d'un génie. Je le vois donc pour la première fois lors de Belgique-Argentine à Barcelone, que je commentais pour TF1. L'Albiceleste joue mal et s'incline 1-0. Mais pour son deuxième match contre la Hongrie, Diego a été impressionnant (victoire 4-1 de l'Argentine avec un doublé de Maradona). A chaque prise de balle, tu savais que quelque chose pouvait se passer. J'ai eu l'occasion par la suite de l'interviewer plusieurs fois. Comme toutes les grandes gueules, il est très timide et donc sur la défensive. Mais il est aussi vif, assez drôle. Tous ses coéquipiers l'adoraient. Ils avaient l'intelligence de ne jamais lui reprocher ses excès et ses sorties nocturnes car ils savaient que Diego les faisait gagner."
En mars 1986, la France bat l'Argentine 2-0 en match amical au Parc des Princes. Le défenseur Patrick Battiston, titulaire, se souvient.
"Avec un joueur comme Maradona, il y a une part d'incertitude sur le terrain. C'est la figure de proue de l'Albiceleste, celui qui est sollicité par tous ses partenaires sur la pelouse. C'est lui qu'on voit tout le temps. En fait, tu jouais contre Maradona et ses coéquipiers. On sentait qu'il donnait de la confiance supplémentaire rien que pour sa présence. Pendant la rencontre, il était complètement imprévisible, tu ne sais jamais si tu dois anticiper, attendre, tacler, rester sur tes appuis... Mais nous aussi, on se sentait fort, sûr de nous. Il ne faut pas oublier qu'avec Michel (Platini), on avait dans nos rangs un des meilleurs joueurs du monde."
En 1986, Toulouse signe l'un des plus beaux exploits de son histoire en éliminant le Napoli de Maradona en coupe de l'UEFA. Le défenseur toulousain Benoît Tihy était au marquage individuel de l'Argentin. "Mon entraîneur, Jacques Santini, me prévient deux heures avant le match que je vais m'occuper de Maradona. Je n'ai donc pas eu le temps de stresser! On perd 1-0 au match aller au stade San Paolo. Quand Maradona est rentré sur la pelouse pour s'échauffer, les 80 000 spectateurs se sont mis à scander son nom, c'était vraiment impressionnant. Pour la deuxième rencontre au Stadium, Maradona me dribble deux fois dans les cinq premières minutes. Ensuite, je me reprends, on inscrit un but et on s'impose finalement aux tirs aux buts. Je garde le souvenir d'un homme très fair-play. Il est venu me voir pour me féliciter de mon match. Je pense que je suis le seul défenseur français à avoir maîtrisé Maradona dans une double confrontation. A l'époque, il était numéro 1 mondial et moi le 10 000ème !"
A l'aube de la saison 1989-1990, l'Olympique de Marseille jette son dévolu sur Maradona, alors idole du peuple napolitain. L'ancien sélectionneur de l'Equipe de France Michel Hidalgo, directeur sportif du club, part le rencontrer à Naples afin de le convaincre. "Je prends incognito un avion direction Naples. Il ne fallait absolument pas que l'affaire s'ébruite. Maradona m'accueille chez lui mais le problème c'est qu'il venait d'avoir un enfant et de nombreux photographes étaient présents chez lui ! Du coup, il m'a planqué toute l'après-midi dans sa cuisine. Il venait me voir toutes les dix minutes en me disant " J'arrive Mister Hidalgo! " On a dîné le soir avec deux de ses amis. Je lui dis que s'il signe, il aura une maison avec piscine, plage et palmiers à Cassis. Il était tout excité ! Lui est partant mais il m'explique qu'il va falloir tordre le cou au président Ferlaino de Naples. Très prévenant, il a même appelé l'aéroport pour retarder le départ de mon avion. Finalement, il y a eu des fuites dans la presse et le transfert n'a jamais pu se faire. Mais dans sa tête, Maradona voulait venir à Marseille."
A l'aube de la saison 1989-1990, l'Olympique de Marseille jette son dévolu sur Maradona, alors idole du peuple napolitain. L'ancien sélectionneur de l'Equipe de France Michel Hidalgo, directeur sportif du club, part le rencontrer à Naples afin de le convaincre. "Je prends incognito un avion direction Naples. Il ne fallait absolument pas que l'affaire s'ébruite. Maradona m'accueille chez lui mais le problème c'est qu'il venait d'avoir un enfant et de nombreux photographes étaient présents chez lui ! Du coup, il m'a planqué toute l'après-midi dans sa cuisine. Il venait me voir toutes les dix minutes en me disant " J'arrive Mister Hidalgo! " On a dîné le soir avec deux de ses amis. Je lui dis que s'il signe, il aura une maison avec piscine, plage et palmiers à Cassis. Il était tout excité ! Lui est partant mais il m'explique qu'il va falloir tordre le cou au président Ferlaino de Naples. Très prévenant, il a même appelé l'aéroport pour retarder le départ de mon avion. Finalement, il y a eu des fuites dans la presse et le transfert n'a jamais pu se faire. Mais dans sa tête, Maradona voulait venir à Marseille."
Son avis sur Diego sélectionneur : "Je savais qu'il allait devenir coach de l'Argentine. Désormais il a repris une vie normale, ses problèmes sont derrière lui. Quand je le regarde sur le banc de touche, il est vivant, très touchant. On voit qu'il fonctionne à l'instinct. Il parle avec son coeur et ses tripes. Ses joueurs grimperaient aux arbres s'il leur demandait !"