Matches of the Century: Coupe du Monde 1982 France Rfa

 Demi finale
8 juillet 1982
Sanchez Pizjuan, Séville
 
Spectateurs 70000
Arbitre Charles Corver
Commentaires Français d'origine

L'histoire de la Coupe du Monde de la FIFA est riche en rencontres dont les supporters conservent, même après plusieurs décennies, un souvenir vivace. Un des matches les plus extraordinaires et les plus palpitants de tous les temps est sans conteste la demi-finale disputée en 1982 entre la République Fédérale d'Allemagne et la France.


8 juillet 1982, au stade Ramon Sanchez Pizjuan de Séville se déroule la demi-finale de la Coupe du Monde qui oppose la France à la RFA. Les premiers à l’œuvre sont les allemands qui surprennent les français avec un but de Pierre Littbarski dès la 17e minute. Neuf minutes plus tard, Bernhardt Forster accroche Dominique Rocheteau dans la surface de réparation, l’arbitre n’hésite pas et siffle le pénalty qui sera transformé par Michel Platini (26e). Cinquante minutes de jeu, Patrick Battiston entre sur le terrain en lieu et place de Bernard Genghini. Dix minutes plus tard, le défenseur français est lancé par Platini en profondeur, tente un tir lobé qui passe de peu à côté mais face à lui le portier allemand Harald Schumacher, partie à sa rencontre dans les airs, ne stoppe pas sa course et percute volontairement et violemment le français. Tout le monde a vu le massacre dans le stade sauf M. Corver qui ne sanctionne aucunement le portier de la RFA et demande de jouer la sortie de but alors que Battiston sort inconscient de la pelouse sur la civière. D’ici la 90e minute le score n’évoluera pas et c’est donc la prolongation qui s’offre aux deux équipes. En huit minutes, les Bleus croient avoir scellé le match avec deux buts de Marius Trésort (82e) et Alain Giresse (88e). Mais c’était sans compter sur le retournement de situation des allemands qui eux aussi marquent par deux fois avec des réalisations de Karl-Heinz Rummenigge (102e) et Klaus Fischer (108e). La place en finale se jouera donc aux tirs aux buts. A ce jeu, les allemands s’imposent 5 tirs aux buts à 4, côté français Didier Six et Maxime Bossis échouent alors que du côté de la RFA seulement Ulrich Stielike manque sa tentative.


Ce match laissera des traces car français et allemands échoueront dans leur dernier match, la RFA s’inclinent lourdement en finale contre l’Italie (1-3) et les français face à la Pologne dans le match pour la troisième place (2-3). Le fait marquant de cette Coupe du Monde 1982 restera à tout jamais cette demi-finale comme l’explique si bien Michel Platini : « Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant de courants contradictoires, autant d'émotions que la demi-finale perdue de Séville. »


Buts : Littbarski (17e), Karl-Heinz Rummenigge (102e), Fischer (108e) pour la RFA. Platini (26e s.p.), Trésor (92e), Giresse (98e) pour la France.
RFA Schumacher - Kaltz, Stielike, Karl-Heinz Förster, Bern Förster - Dremmler, Breitner, Magath (Hrubesch, 72e), Briegel (Karl-Heinz Rummenigge, 96e) - Fischer, Littbarski.
FRANCE : Ettori - Amoros, Trésor, Janvion, Bossis - Giresse, Tigana, Platini, Genghini (Battiston, 52e) (C. Lopez, 62e) - Rocheteau, Six.



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A l’image du match, l’épreuve des tirs aux buts va se montrer cruelle pour les tricolores. La victoire leur tend les bras, avant de se refuser à eux et de choisir les Allemands de l’Ouest. Le premier échec vient de Stielike qui s’effondre après avoir vu Ettori repousser son tir. Le réalisateur Espagnol s’attarde sur la détresse du joueur du Real Madrid, et ne filme pas la parade de Schumacher sur le tir de Didier Six. L’égalité est parfaite, jusqu’à ce que Maxime Bossis, irréprochable jusqu’alors ne frappe trop mollement. Schumacher réalise son deuxième arrêt. Tous les espoirs Français sont tournés vers Jean-Luc Ettori. Face à lui, Horst Hrubesch, surnommé le Monstre. (Hrubesch, c’est pas Alain Delon, selon Thierry Roland qui a toujours aimé les comparaisons) Si le numéro 9 allemand marque, le match est terminé. Hrubesch envoie une mine au fond des filets. La RFA  est en finale. C’est l’épilogue cruel d’un match qui aura longtemps hésité avant de basculer vers l’équipe qui l’aura sans doute mérité le moins. Mais un match de football n’est pas un combat de boxe, et ne se joue pas aux points. Le titre du journal l’Equipe, le lendemain matin est sans équivoque : « Fabuleux ». L’équipe de France portera encore un moment cette étiquette de perdant magnifique.