East Rutherford
Giants Stadium
Giants Stadium
New York
0-6
Dropsy(Rey)-Janvion,Domenech,Tresor,
Bossis(Battiston)-Petit,Jouve(Larios),Platini-
Rouyer(Six),Lacombe(Berdoll),Amisse
Lacombe (8e, 14e, 37e), Droege (csc 42e), Amisse (61e), Six (73e)
Bossis(Battiston)-Petit,Jouve(Larios),Platini-
Rouyer(Six),Lacombe(Berdoll),Amisse
Lacombe (8e, 14e, 37e), Droege (csc 42e), Amisse (61e), Six (73e)
Le football des États-Unis, bien qu'il ait connu son premier match international en 1885 (0-1 contre le Canada) en est à ses premiers balbutiements. Certes, un jour de Coupe du monde 1950, il a battu la glorieuse Angleterre par un but à zéro, mais cette facétie appartient au mystère de la création du monde. On l'évoque surtout, au Royaume-Uni, quand on veut s'offrir une pinte de bon sang. Ou bien on parodie le poète : « J'ai voulu n'être trompé que par moi-même ». D'ailleurs, cette équipe des États-Unis 1950 comptait plus d'Italiens, d'Irlandais, de Belges et d'Haïtiens que de vrais Yankees. Voyez vous-même : Borghi -Keough, Maca - Mcllvenny, Colombo, Bahr Wallace, Pariani, Gaetjens, J. Souza, E. Souza.
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Le fossé est cependant énorme entre ce soccer professionnel dont certaines équipes présentent huit joueurs étrangers sur onze, et l'équipe nationale américaine, émanation d'une fédération amateur pauvre comme Job et contrainte d'appeler sous son maillot de jeunes étudiants sans grande expérience Di Bernardo (5e, sur un centre de Villa) de donner deux grosses frayeurs à Dropsy. Ensuite, c'est la fête de Bernard Lacombe exploitant à la perfection et sans faiblesse le remarquable jeu collectif de l'équipe de France sur une telle surface. À la 8e minute, le numéro 9 tricolore exploite à bout portant un centre d'Amisse dont Don Droge a raté le contrôle ; à la 14e, il reprend un ballon contré par Myernick sur un tir de Petit; à la 37e, à la suite d'une action Jan-vion-Platini et d'un centre de celui-ci dévié par Mausser, il marque encore ; et à la 42e, sur un centre de Rouyer, il dévie la balle si promptement que Don Droge (ah ! celui-là) la prolonge dans ses propres filets. Trois buts et demi pour un homme dont on disait qu'il n'était pas au mieux de sa condition, ce n'est pas banal.
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À aucun moment de ce match, l'équipe de France ne relâche sa concentration et son étreinte. Jean Petit, comme il le fait sur les terrains gazonnés, parcourt l'Astro-turf en tous sens. Amisse, sur son aile gauche, sollicite et réussit des une-deux à vitesse électronique. Jouve offre une extraordinaire reprise de volée sur la barre transversale au public américain, exploit que le panneau électronique redonne quatre fois, pour le plaisir des yeux. Et deux nouveaux buts - Amisse, 61e minute ; Six, 73e, « toujours enclin à mettre àjour son côté artiste -apportent à l'équipe de France un large succès (6-0) dont on n'a pas vu l'équivalent depuis dix-neuf ans (6-0 sur le Chili au Parc, avec quatre buts de Jean Vincent).
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L'Équipe de France ne repart pas les mains vides et les pieds en sang, comme les détracteurs du voyage américain le lui promettaient avec perfidie. Elle a sa conscience pour elle, et l'Amérique vient de tomber amoureuse de ses bonnes manières, première étape d'une collaboration qu'on espère longue et fructueuse.
« Ainsi la saison internationale qui s'achève ne se ramène-t-elle pas à notre élimination (probable) du Championnat d'Europe. Elle a eu également un aspect positif, même dans les moments les plus sombres. Et ce match du Giants Stadium est venu à point pour montrer une équipe de France fraîche et ambitieuse, comme une figure de proue. »
Pourrait-on mieux dire?
1 ere Mi-temps :
2 eme Mi-temps :
Merci Pierre pour Enregistrement Vhs Original